Sous l’ère du pont Huit, l’eau tiède a coulé,
Depuis ce jour Un, où tout a commencé.
Quand je me mets à penser et à panser,
Les mots et les maux de mon cœur brisé.
Un peu comme un vieux sablier qui se vide,
De son temps ingrat, trois fois précieux,
J’ai toujours plongé mon regard avide,
Dans ce vers qui fit de moi un amoureux.
Je suis tombé sous le charme d’une inconnue,
Pour une quatrième fois, elle me fit rêver Dieu.
Je suis tombé dans un harem, sur une nonne connue,
Cinq maudites lois, je suis enfermé dans ses yeux.
Son regard est d’un mystère, j’en ai fait mes barrières.
Elle arbore le sourire sincère, brodé, jadis légionnaire.
Elle est un K, elle c’est l’ange qui prend les âmes,
En les berçant sous les flammes d’un doux épithalame.
La diablesse à l’origine de mes maux m’a ouvert le dos,
D’un trait de yatagan affilé sur la miraculeuse prière.
Orphelin de plume, j’ai six cœurs dans un berceau.
Aujourd’hui et à deux mains, je verse sept larmes.
J’irai troquer mon cœur, contre une pinte de bière,
Et boire dix belles strophes à la santé de ma mère.
Mon cœur neuf trop gros, je désirerai sur une civière.
Hier sur le chant du cimetière, j’ai perdu une âme sœur.