Sur l’herbe tendre, la rosée se fige
Le temps d’un instant et c’est fini.
Sentant le mal grondé, chère lune rit
Sève à la terre, voilà bien un refuge.
Le ciel a vu nos peines et nos haines
Et il s’est tu une fois et des dizaines.
Au zénith de sa vie une fleur se fane
Sous la clémence d’un totem maudit.
Comment savoir si sa sœur en ricane
Quand l’humain n’a toujours pas saisi.
Le ciel a vu nos peines et nos haines
Et il s’est tu cette fois et des centaines.
Un beau jour la faucheuse cognera
À nos demeures emplies d’anges
Et de ces démons qu’elle renverra
Paître sur l’ubac d’un vert alpage.
Le ciel a vu nos peines et nos haines
Et il s’est tu sans voix et des migraines.