Accusés, levez-vous ! – chapitre 9

Accusés

Ah, mais quelle idiote je suis ! Comment puis-je me laisser emporter de la sorte. Mais comment faire pour me ressaisir ? Je ne savais pas comment faire. J’étais comme prise au piège, comme emprisonnée et Alex était mon bourreau, mon beau bourreau.

« Il restait deux semaines pour la fin des cours et rien, il ne m’avait rien dit jusque-là. Mais ses gestes parlaient, ses gestes disaient clairement qu’il était amoureux de moi ou…… Peut-être que je me faisais des films et que pour lui, nous étions juste des amis, mais non, c’était trop clair. Deux semaines, c’est long et tout peut arriver, puis un jour après les cours :

  • Lucie –je tiens à préciser qu’il était le seul à m’appeler ainsi-, dis maman organise encore une petite fête à la maison le dimanche soir, tu veux bien venir ? Je passe te chercher.
  • Ok pas de problème, merci d’avoir pensé à moi…

Il s’abaissa et me chuchota à l’oreille :

  • Mais si je ne pense pas à toi, à qui veux-tu que je pense ?

Je perdis pied et il me rattrapa de justesse tel un héros, mon héros…

  • Viens, je te dépose à la maison, mais avant, on passe prendre des glaces.

Il s’avança et remarquant que je ne le suivais pas, revint et me tira par le bras tout en riant. Inutile de vous dire que je repassai cette petite phrase, peut être innocente, mais que j’aurais voulue coupable dans ma tête.

Je crus rêver lorsque la veille de la fête, il m’offrit une robe que je devais mettre pour la soirée. Elle était de couleur rouge, ma couleur préférée, une robe simple à paillette qui me définissait si bien, je trouvais. Et dans ma tête, ça sonnait : « Il va le faire, il va le faire, oui, comme je l’avais imaginé, comme je l’avais rêvé, le bon monsieur va le faire ».

Je passai toute la soirée les papillons dans le ventre. Je voulais cette déclaration, oh oui ! Je la voulais, mon être entier la voulait, mais là, présentement, j’avais peur, je la redoutais en même temps, une déclaration, cette déclaration et ma vie changerait, mes habitudes aussi, j’aurai quelqu’un dans ma vie, pourrai-je gérer ? Ai-je vraiment les capacités pour ? Je commençai à douter sur le fait que j’irai à cette soirée ou pas. Je décidai, dès le matin, d’en parler à ma tante :

  • Aunty, comme j’aime l’appeler, je suis dans un dilemme et je voudrais avoir ton conseil.
  • Dis-moi, qu’est-ce qui te tracasse ? Tout va bien à la maison ?
  • Oui oui, ne sois pas inquiète, c’est autre chose. En fait, je pense que je ressens quelque chose pour Alex et cela me trouble énormément. Mais j’ai l’impression qu’il veut me déclarer sa flamme ce soir et je redoute ce moment, j’ai même envie de décliner son invitation de ce soir.
  • Mais pourquoi décliner son invitation ?
  • J’ai peur ma tante, tout ceci est tellement nouveau pour moi. Je ne sais pas si je peux gérer une relation, gérer quelqu’un dans ma vie, alors oui, j’ai des sentiments assez forts pour lui, mais je ne sais pas si je pourrai assumer.
  • Je te comprends parfaitement ma fille, je comprends ce que tu ressens et c’est normal. C’est normal que tu aies peur avant une déclaration. Mais toi-même, tu viens de dire que tu ressens quelque chose pour lui alors prends ton courage à deux mains et sois forte comme je t’ai connue et va à cette soirée. Tu n’es pas obligée de lui donner une réponse sur le champ, mais écoute-le et savoure chaque mot de cette déclaration. Et quand tu seras submergée par tes émotions, laisse-le voir, qu’il sache que ce qu’il dit te fait beaucoup d’effets, qu’il sache qu’il te touche avec ses mots.
  • Et je suis censée lui répondre quoi ?
  • Non, tu n’es pas obligée de répondre sur le champ et si tu n’arrives vraiment pas à supporter, tu peux partir en courant juste après qu’il a fini. Et tu pourras lui donner ta réponse après.
  • J’espère que j’y arriverai.
  • Et ne faites pas de bêtise surtout…
  • Non, aunty, tu me connais, je ne peux pas faire ça.

Elle éclata de rire et me regarda d’un œil moqueur avant de me laisser.

Alex ne s’est pas fait prier avant de se pointer chez moi vers 19 heures pour me chercher.

  • Tu es… magnifique, Lucie…

Je rougis en entendant ce compliment et je baissai les yeux, ne pouvant plus supporter son regard. Il m’ouvrit la porte de sa voiture et me laissa entrer. Sur la route, il ne tarit pas d’éloges.

Après le discours de bienvenue de sa mère, Mme Agathe qui était une femme très charmante, belle, joviale, et très distinguée, on se mit à table. Du riz au couscous en passant par des salades, gâteaux, petits fours et que sais-je encore, chacun se régalait. Je remarquai que tout au long de la soirée, Alex ne me quittait pas des yeux, ce qui me mettait tellement mal à l’aise que je fis tout pour éviter à chaque fois son regard, mais cela m’était impossible.

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