Accusés, levez-vous ! – chapitre 18

Accusés

Sa main, maintenant, se baladait sous ma jupe et il me serrait par la taille.

  • Lucie, ma Luciole… Ça fait longtemps que je rêve de nous deux comme ça, l’un contre l’autre, j’ai tellement envie de toi. Toi, tu n’en n’as pas envie ? S’il te plait, dis oui, on va passer un bon moment ensemble… J’ai tellement envie de toi…
  • Alex, je t’en supplie… Tu me fais mal, stop…

Toutes mes plaintes ne servaient à rien, il commença à m’embrasser dans le cou et déchirer mes vêtements, j’étais tétanisée et mes forces me lâchaient… Le temps de demander la mort avant qu’il ne commette son forfait, je ressentis une vive douleur au cœur et dans ma partie intime.

Alex, le seul homme que j’ai jamais aimé, était sur moi, là, sans mon consentement, en train de me violer : la douleur était insoutenable. Il ne semblait vouloir ni ne pouvoir s’arrêter, on aurait dit un lion déchainé. Je n’osais pas le regarder dans les yeux alors, je les fermai en espérant que la mort m’emporterait.

  • Alex, qu’est-ce que tu fais ?

La voix de Ben sonna comme une sentence, j’en profitai je pense pour m’évanouir.

Je me réveillai dans une salle d’hôpital encore toute sonnée.

  • Lucienne ? Comment te sens-tu ?

Je fus d’abord surpris par les larmes de Ben qui était penché au-dessus de moi. Pour sa réponse, je me mis à pleurer de toutes mes forces.

  • Calme-toi, je t’en prie, je comprends ta douleur, dit-il en me prenant dans ses bras.
  • Ben, je ne comprends pas, pourquoi ?
  • Je ne saurai te répondre, mais récupère d’abord s’il te plait.

Je passai deux jours à l’hôpital sous les soins de Ben. Il essaya tant bien que mal de me consoler, mais je n’arrivais pas à m’y faire.

  • Comment te sens-tu Lucienne ?
  • Lucienne, je t’en prie parle-moi.
  • Pas bien, Ben, je n’arrive pas à m’expliquer ce qui s’est passé. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi m’a-t-il fait cela ? Pourquoi ?
  • Ne pleure plus Lucienne, moi non plus, je ne sais pas pourquoi il l’a fait ?
  • Comment je suis censée gérer tout ça Ben, je gère comment ? Ma vie est foutue, je suis foutue, qu’est-ce que je vais dire à mon père, déjà qu’il ne m’aime pas. Que vais-je devenir ?
  • Pour commencer, il faut que tu ailles porter plainte, cet acte ne doit pas rester impuni, quel que soit celui qui l’a commis.
  • Porter plainte ? Contre Alex ?
  • Oui ma belle, contre cet idiot qui fut mon ami, je ne te laisserai pas me convaincre du contraire.
  • Mais il est riche, je ne vais jamais gagner contre lui…
  • Ne dis pas ça, Lucienne, stp viens on y va…

Joignant l’acte à la parole, il m’attira dehors pour le commissariat pour qu’on aille porter plainte.

Il décida de passer chez lui pour l’en informer lui-même, il m’obligea presque à l’accompagner.

  • Lucienne, tu dois venir avec moi, il faut que tu regardes ce salaud dans les yeux et lui faire comprendre que tu restes forte malgré tout.

Une demi-heure de route et on était chez lui. Ben sonna et il nous ouvrit en pleurs :

  • Peux-tu m’expliquer maintenant ce qui t’a pris de faire ça ? Cria Ben.
  • Je suis désolé bro, je ne sais pas ce qui m’a pris…
  • Je ne suis pas ton frère ! tu ne sais pas ce qui t’a pris.
  • Non, s’il te plait, écoutes moi Lucienne, pardonne-moi, je t’en prie, je m’en veux tellement, j’ai si honte de moi, pardonne-moi…
  • Te pardonner ? C’est si facile Alex, tu la forces et elle doit simplement te pardonner. N’y compte pas et d’ailleurs, je viens t’annoncer que nous avons porté plainte contre toi pour viol, ils viendront te chercher et d’ici là, débrouille-toi pour ne pas sortir du pays.
  • Non, pas ça Ben, je suis désolé…

Il n’attendit pas la fin de sa phrase et me prit par la main pour sortir de cet appartement qui représentait pour moi, désormais, un enfer.

Je ne pus retenir mes larmes, tout en le suivant vers la voiture. J’étais censée lui montrer que j’étais forte, mais je ne pouvais pas.

Je fus obligée de dire toute la vérité à Rania :

  • Quoi ? Je n’arrive pas à y croire. Mais pourquoi ne m’as-tu rien dit pendant tout ce temps, je pensais qu’on ne se cachait rien.
  • Excuse-moi, ma sœur, j’ai été stupide, pardonne-moi. Je pensais pouvoir gérer ça toute seule. Et j’avais honte d’avouer que le seul homme que j’ai aimé ne m’aime pas et…
  • Je le déteste, je le hais, comment peut-on être aussi méchant ? Quand a lieu le procès ?
  • Ce samedi.
  • Ok, je t’y accompagnerai et j’espère qu’il en prendra pour 50 ans…

Je racontai tout à papa et tout ce qu’il trouva à dire c’est :

  • Donc samedi, on va aller voir les policiers ? Tu sais si ça va passer à la télé ? En tout cas, j’ai une veste que je voulais porter depuis mais je n’avais nulle part où aller. Ça tombe bien même.

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