Accusés, levez-vous ! – chapitre 20

Accusés

Il jura de dire la vérité :

  • Monsieur Alex, reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ? Je veux dire, avez-vous abusé de Mlle ici présente ?

Il hésita une minute, se tourna vers sa mère avant de répondre :

  • Non, je…je n’ai pas abusé d’elle…
  • Quoi ?? Criai-je de toutes mes forces.
  • Du silence dans la salle. Continuez Maitre.
  • Alors que s’est-il passé ?
  • On avait rendez-vous, elle est arrivée chez moi, j’avais bu juste un verre et donc j’étais encore lucide. Et…elle a commencé par me faire des avances, je lui ai dit que ce n’était pas bien, même si j’étais attirée par elle. Mais elle me convainquit que c’était réciproque et donc il n’y avait pas de mal à cela. J’ai alors cédé et avec son accord, nous avons eu des rapports sexuels. Voilà ce qui s’est passé…

Non, non, non. J’avais du mal à croire tout ce qui se passait dans cette salle d’audience, j’avais du mal à reconnaitre ce monstre que je découvrais depuis quelques jours.

  • Voici la version des faits de mon client, votre honneur. Nous appelons à la barre Monsieur Ben. Dites-nous, ou étiez-vous quand les faits se sont passés.
  • Maitre, j’étais avec Alex dans l’après-midi, on avait organisé une petite réjouissance dans son appartement. Il avait pris deux ou trois verres en trop, mais il était plus ou moins lucide quand je l’ai laissé. Je décidai donc de ramener certains de nos invités chez eux avant de revenir m’occuper de lui. De retour, en m’approchant de sa porte, j’entendis des cris et je le découvris sur Lucienne en ouvrant la porte. Elle pleurait en se débattant pendant que lui commettait son forfait : IL L’A VIOLÉE. Je l’écartai en lui donnant un coup de poing avant d’amener Lucienne à l’hôpital.
  • Monsieur Ben, reprit l’avocat d’Alex, n’étiez-vous pas jaloux de votre ami ? Il a une situation plus aisée que vous. Peut-être que vous mentez, qui sait ? Avez-vous une preuve ?
  • Mais que dites-vous ? Je ne suis absolument pas jaloux d’Alex et si vous étiez intelligent, vous comprendriez que normalement si je devais couvrir quelqu’un ce serait lui, parce qu’on se connait depuis des années bien avant Lucienne…
  • Votre honneur…
  • Toutes mes excuses, s’excusa Ben… Je vous jure que je ne vous mens pas.
  • Nous appelons à la barre, Mme Agathe.

Elle jura et commença :

  • J’étais à la maison, quand mon fils m’appela en pleurs pour me dire qu’une fille a porté plainte contre lui pour viol. Votre honneur, je suis riche, mon fils ne manque de rien, il a une voiture, un appartement, il est beau, il a tout ce que tous ces jeunes rêvent d’avoir, vous croyez vraiment qu’il se rabaisserait à violer une pauvre fille pendant qu’il pourrait avoir toutes celles qu’il veut ? J’ai bien élevé mon fils et je sais quand il ment ou pas, nous ne sommes pas de la basse classe, mon fils ne peut jamais se rabaisser à fréquenter ces pauvres gens, il n’y a aucun rapport entre eux. Je peux vous assurer, votre honneur, que mon fils n’a pas violé cette jeune fille.
  • Madame, dit mon avocat, nous sommes ici pour un procès pour viol et non pour comparer des positions sociales, merci de surveiller votre langage.
  • Votre honneur, tout ce que je veux dire, c’est qu’il est impensable, même dans les rêves les plus fous, que mon fils puisse avoir des rapports non désirés avec cette fille.

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