Accusés, levez-vous ! – chapitre 8

Accusés

« Suis-je réellement en train de tomber amoureuse ? Ce garçon s’intéresse-t-il vraiment à moi ? ou tout ceci n’est qu’un mirage, un rêve duquel je ne voudrais en aucun cas me réveiller ».

Je passai toute la nuit à m’imaginer le couple parfait que nous formerions.

Les semaines passaient et nous étions de plus en plus proches. Il m’amenait faire des courses et me faire visiter Accra, et à chaque fois, j’étais comme une petite fille à qui on offrait son premier jouet. Plusieurs fois, j’ai rêvé du jour où il me déclarera sa flamme, de la manière dont il le ferait :

Il m’invitera à un diner, mais aura bien pris soin, avant cela, de me faire livrer la robe et les chaussures que je devais porter. Il passera le soir me chercher avec sa voiture et en me voyant, il s’écrira : Waouh ! Tu es tellement magnifique, je n’ai jamais vu une fille aussi belle et merveilleuse que toi et vois-tu, même les étoiles me le confirment, tellement elles brillent ce soir.

Il m’invitera à m’asseoir dans la voiture et déposera un baiser sur ma main. En route, il se gardera de parler, tellement ma présence le troublera. Quand on nous servira au restaurant, il passera la première partie de la soirée rien qu’à me contempler, ce qui me fera rougir. Il m’invitera ensuite à danser sur une chanson d’amour qu’il aura choisi lui-même et quand on sera au dessert, il prendra mes mains et me fera lever et regard plongé dans le mien, il me dira ce joli poème :

‘’Ma belle, ma tendre, ma douce, mon amie, tu es d’une simplicité si remarquable et ta beauté est si pure que depuis le jour où mes yeux se sont posés sur toi, je n’arrive plus à voir autre chose que toi. Ta seule présence trouble tout mon être entier et je me sens si vulnérable en face de toi, je fais toujours un effort surhumain pour le cacher mais hélas, tu es plus forte que moi.

Ta sincérité et ton honnêteté sont tellement admirable. J’ai connu des filles mais toi tu es unique, tu es la seule et la première qui me fait ressentir tout ce tourbillon incontrôlable de sentiments. J’ai essayé maintes fois d’y résister, de te résister mais je n’y suis pas arrivé, j’ai été vaincu par toi ma princesse. Toi, cette minuscule petite chose m’a vaincue.

J’ai peur ce soir, j’ai peur de ce qu’il adviendra de toi et moi et de nous deux ensemble après cette soirée. Mais je suis là, parce que cela devient trop insupportable ma belle, je n’arrive plus à le contenir. Lucie, ma Lucie, je veux te dire ce soir que je t’aime, que je suis follement amoureux de toi, que je ne pense qu’à toi nuit et jour.

Je voudrais, chérie, que tu me donnes une chance de te le prouver, je ne la gâcherai pas promis. Et même si toi tu ne m’aimes pas encore assez, je t’amènerai à le faire. Ce que je ressens pour toi est tellement grand et tes gestes les plus innocents l’amplifient. Je t’aime ma chérie, je t’aime de tout mon cœur, je t’aime…’’

Et là, il s’arrêtera quelques instants et me fixera dans les yeux en cherchant désespérément une réponse de ma part tout en priant que ce soit un OUI et comme il n’arrivera pas à déchiffrer de trouble sur mon visage, il me demandera : ‘’Je t’en prie chérie, dis quelque chose, n’importe quoi mais dis quelque chose …’’. Avant que je ne puisse dire un mot, il m’attirera violemment et avec douceur vers lui et nos lèvres s’uniront dans un long et interminable baiser auquel je ne résisterai guère. Ses mains, me caressant le dos, je m’abandonnerai corps et âme à ce baiser. Il s’écarterait un peu dans un soupir et dira :…’ »

  • Lucienne ? Lucienne…
  • Quoi ? quoi, qu’y a-t-il ?
  • Tu es sûre que ça va ? ça fait quelques minutes que j’essaie de te prévenir que le diner est prêt mais…
  • Oh excuse-moi, Akoua, j’étais en train de réfléchir.
  • À quoi ? Dis-moi, cela semblait si sérieux…, repris l’aide-ménagère de ma tante.
  • Euh non, rien d’important, ce sont des bêtises.
  • Ou tu as des problèmes ?
  • Non, non, ne t’inquiètes pas, tout va bien. Ce n’était rien du tout. D’accord ? Tout va bien.
  • Hmmm j’espère que tu n’es pas enceinte hein, parce que quand les jeunes filles viennent en vacances ici là, les garçons d’Accra les engrossent seulement hein…
  • Akoua ! s’écriai-je, qu’est-ce que tu racontes là ? Ne dis pas de bêtises s’il te plait, je ne suis pas enceinte…
  • Ok ok, ne le prends pas mal, pardon…
  • Je te dis que tout va bien, c’est bon maintenant, j’arrive…

Elle acquiesça de la tête et sortit.

Ah, mais quelle idiote je suis ! Comment puis-je me laisser emporter de la sorte. Mais comment faire pour me ressaisir ? Je ne savais pas comment faire. J’étais comme prise au piège, comme emprisonnée et Alex était mon bourreau, mon beau bourreau.

 

 

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