Accusés, levez-vous ! – chapitre 7

Accusés

Je le vis s’éloigner et se retournai pour me dire au revoir de la main, un signe que je pris comme un avertissement à capituler, il était de la haute société, le fossé est donc plus grand. Je rentrai le cœur lourd en voulant un peu à la vie.

Les jours passaient et on s’échangeait quelques mots, on n’était pas les meilleurs amis du monde, je ne pouvais et ne voulais trainer avec les gens de son cercle, mais notre relation me plaisait bien, jusqu’à cet après-midi où il me demanda :

  • Dis Lucienne, j’organise une petite fête chez moi ce soir, tu veux bien venir ? ça me fera vraiment plaisir si tu acceptes
  • Euh, non, je ne crois pas que ce sera possible. Tu sais que je suis un peu timide et je ne connais aucun de tes amis…
  • Mais je serai là, tu n’auras pas à t’en faire, fais-moi confiance.
  • Oui, mais je ne suis pas sûre que mon oncle m’accordera la permission de venir…
  • Je viendrai moi-même demander la permission auprès de lui.
  • Quoi ? Tu ferais ça ?
  • Bien sûr que oui, cela ne me coute rien, il comprendra que ce n’est pas pour aller faire du n’importe quoi. S’il te plait, accepte, s’il te plait, s’il te plait…
  • Ok, ok, c’est bon…
  • Je te suis à la maison tout de suite, dit-il dans ce sourire si unique.

Son chauffeur vint nous prendre 10 minutes plus tard pour chez moi. Il fut accueilli par mon oncle et sa femme assez chaleureusement. Après les civilités, Alex commença :

  • Je m’appelle Alex, je suis un ami de Lucienne, on s’est connu en cours. En fait ce soir, j’organise, ou plutôt ma mère organise une petite réjouissance chez elle et je voudrais vous demander la permission de pouvoir l’inviter à venir. C’est pour cela que je suis là.

‘‘ Si seulement il venait demander ma main’’.

  • Ah jeune homme, dit mon oncle, c’est tout à votre honneur, c’est si rare de voir de nos jours des jeunes se comporter ainsi. Mais je crains que je ne te connaisse pas assez pour te laisser ma fille.
  • Monsieur, je vous promets que vous n’avez rien à craindre, je vous laisse mes coordonnées si vous voulez, je peux même laisser ma carte pour vous prouver ma bonne foi.
  • Votre fête commence à quelle heure ? Y aura-t-il des adultes ?
  • Oui bien sûr, les amis de ma mère seront là et ça commence à 19h et jusqu’à 22h on aura fini sinon, je la ramènerai quand même. Promis…
  • Ok, si tel est le cas, elle peut y aller, mais je veux vos coordonnées tout de même.

Il se précipita, comme un bon enfant de les lui donner avant de s’en aller.

Pas besoin de préciser que la femme de mon oncle pensa directement que nous sortions ensemble et elle passa tout le temps à me charrier là-dessus, espérant que je le lui confirme.

À 18 h 30, il était là, si beau, si élégant, bref, comme un vrai dieu. Il m’ouvrit la portière tel un prince pour me faire entrer dans sa voiture. Sur la route, je n’osais plus rien dire tellement sa beauté me laissait sans voix. Et ce « Tu es si belle ce soir » qu’il me murmura me glaça encore une fois le sang.

Que les anges chantent en chœur avec moi, « il me trouve séduisante ».

La soirée se passa assez bien pour moi, les adultes étaient présents et donc pas trop de déboires du côté des jeunes, ce qui n’était guère pour me déplaire. Et il se montra d’une élégance impressionnante à mon égard durant toute la soirée et même mon refus de boire de l’alcool fut pris comme un ordre. Et comme promis, il me ramena à la maison avant le couvre-feu.

  • Merci infiniment d’être venue ce soir, ça m’a fait vachement plaisir, j’étais en très bonne compagnie, dit-il.
  • Non, c’est plutôt moi, j’ai vraiment été honorée que tu m’aies invitée. Merci beaucoup.
  • Alors, à demain ? Dit-il avant de me déposer un bisou sur la joue.
  • À demain, répondis-je péniblement.

Cette nuit, je rêvai du paradis et de tous les anges qui y sont. Je n’arrivais pas à croire tout ce qui était en train de m’arriver.

« Suis-je réellement en train de tomber amoureuse ? Ce garçon s’intéresse-t-il vraiment à moi ? ou tout ceci n’est qu’un mirage, un rêve duquel je ne voudrais en aucun cas me réveiller ».

Je passai toute la nuit à m’imaginer le couple parfait que nous formerions.

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