Accusés, levez-vous ! – chapitre 2

Accusés

Je devais arriver avant 7 h 00 sinon, la dame de Biochimie alimentaire n’acceptera pas que j’assiste à son cours. Elle est un peu sévère celle-là, mais elle dit qu’elle nous discipline. Ok, je veux bien la croire, en plus, malgré tout, moi je l’aime bien, elle sait ce qu’elle fait. Et elle est si sexy en expliquant toutes ses réactions chimiques, c’est à croire qu’elle décrypte tous ses plats avant de les manger.

Mais ce matin, je risque de ne pas suivre son cours. Déjà que je ne suis pas du tout matinale, mais je croyais pouvoir trouver un taxi un peu plus tôt aujourd’hui, mais ce n’était pas le cas.

Et pire, ma chaussure m’a lâchée encore en route. Mon Dieu, ces baskets, que j’adore, elles sont si belles, elles me vont si bien, pas elles, pas elles….. Je n’avais pas vérifié la semelle, mais je le sentais venir. Je les aimais trop pour croire en une quelconque intuition. Dieu merci, j’avais pris assez de sous pour m’acheter une autre paire de chaussures assez « quelconque ». Je les mis malgré moi en attendant le taxi.

Oups, il est 7 h 20, la dame intelligente, belle et si sexy n’est pas en classe, ma meilleure amie Rania m’encouragea à entrer tout en m’assurant qu’elle était vraiment sortie :

  • Mais toi, tu dormais encore ou quoi ? Tu es vachement en retard ce matin… me demanda Rania
  • Non, ce n’est pas ma faute, mes baskets m’ont lâchée, je n’ai pas vite trouvé de taxi, et quand je suis descendue au bord de la route, j’ai marché pour arriver.
  • Comment ça tu as marché ? Personne ne t’a dépanné ? Tu n’as demandé à personne de te dépanner
  • Rania, tu sais à quel point je suis timide et puis s’ils le voulaient, ils auraient pu le faire… Bref, madame est où ? Lui demandai-je
  • Ah, le Directeur a envoyé la chercher, elle reviendra dans peu de temps
  • Eeeh, tu crois qu’elle va remarquer que je n’étais pas là avant qu’elle ne sorte ? Nous ne sommes qu’une vingtaine dans la salle.
  • Mais non, tu as trop peur, détends-toi, elle ne va rien remarquer.
  • D’accord, si tu le dis…
  • Ma chère, tu as les cheveux en pagaille dis-donc.
  • Pas grave, de toute façon, à part toi, personne ne va le remarquer donc je m’en fous…
  • Mais que dis-tu ? Il faut prendre soin de tes cheveux, j’ai acheté trois mèches samedi, je vais t’apporter une demain pour que tu ailles chez la coiffeuse…
  • Tu as raison, lui coupai-je, demain, j’irai chez le coiffeur pour me coiffer, ce truc-là me fatigue…
  • Quoi ???….

Elle n’eut pas le temps de dire autre chose quand la Prof, fit son entrée, une note en main, qu’elle jeta nerveusement sur la table, la mine serrée.

Là, c’est sûr, si elle remarque mon retard, je suis foutue. Seigneur, s’il te plait, tu sais que je t’aime non ? Il ne faut pas qu’elle remarque mon retard, je t’en prie

  • Bon, les amis, où en étions-nous ?… Je disais donc que le phénomène de brunissement….

Pendant cinq bonnes minutes, je ne l’écoutais plus et fuyant son regard.

20 minutes, 30, 45 minutes, 60 minutes de cours, elle ne remarqua pas mon retard, Dieu soit loué. Mais de toute façon, comme je vous l’ai dit plus haut, moi, on ne me remarque pas, je passe toujours inaperçue.

On enchaina ce jour cinq cours jusqu’à 19 heures. Je rentrai à la maison, épuisée par cette journée, je pense que c’était juste l’angoisse de ce matin qui m’a si littéralement épuisée.

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