Accusés, levez-vous ! – chapitre 14

Accusés
  • Benh oui, il savait très bien le temps qu’il devrait faire ici et donc c’était planifié…
  • Mais vous m’aviez dit que vous reviendriez me chercher le lendemain pour l’école avec lui…
  • Oui, mais Monsieur a préféré ne plus venir, je pensais qu’il vous avait informé.

Je sentis une flèche traverser mon cœur.

  • Ok, merci beaucoup, mon bus risque de partir sans moi.
  • Bon retour et saluez toute la famille…’’ »

Jusqu’à présent, je ne sais lequel de mes souvenirs, entre le baiser et sa silhouette descendant les escaliers, est le plus fort.

  • Hééé toi là, tu ne vas pas te lever et balayer non ? Tu sais quelle heure il est ?

Mon père venait de me tirer de mes pensées, comme d’habitude, brutalement. Il venait de rentrer de je ne sais où encore.

Je ne me fis pas prier et me levai pour m’apprêter pour l’école.

  • Papa, s’il te plait, mon argent de poche est fini…
  • Et alors ? Tu veux que je fasse quoi exactement ? Que j’aille voler ? Là où tu me vois là, même 5 francs, je n’ai pas. Toi, ce que tu sais faire c’est demander de l’argent, tu ne sais rien faire, tes petits biscuits que toi-même tu dis que tu vends là, va prendre l’argent des biscuits tu vas aller à l’école avec.

J’essuyai une larme.

  • Tu pleures que quoi ? Quitte devant moi ici ouais. Il m’arracha la boite de biscuits de mes mains et en sortit quatre pour lui avant de me congédier.

Je marchai sur presque 10 km pour arriver au campus et j’étais tellement en retard que je ne pus suivre le cours de la matinée, le professeur ne m’en tiendrait pas rigueur, mais je n’étais vraiment pas d’humeur aujourd’hui. Et cela, Rania l’a remarqué et me posa la question :

  • Qu’est-ce que tu as ma chérie ? Me demanda-t-elle.
  • Pourquoi ?
  • Tu as l’air épuisée et triste.
  • En fait, c’est mon père encore. Ce matin il a encore refusé de me donner l’argent de poche en m’insultant copieusement, j’ai encore marché pour arriver au campus. Je suis juste un peu fatiguée, le soleil est encore chaud aujourd’hui.
  • Je suis sûre que tout ceci passera un jour, sois forte. Allez, viens, on va aller manger.
  • Je n’ai pas d’argent hein, toi-même tu sais hein
  • Tu vas me rembourser quand tu auras des millions, répondit-elle en riant.

Je ne lui avais jamais parlé de cette histoire et donc pas eu le courage de lui dire que j’ai revu Alex. Et d’ailleurs, mon esprit refusait catégoriquement, là, d’en parler et donc tout le monde se tait.

Deux jours après cette rencontre, je reçus un appel d’un numéro inconnu ; le « Allo, Lucie », me glaça le sang encore une fois.

  • Allo, Alex, comment tu vas ?
  • Moi, ça va super bien et toi ?
  • Bien aussi.
  • Tu serais libre pour qu’on se voie ? J’aimerais vraiment te revoir.

La dernière chose que je voulais, maintenant, c’est de parler avec ce type, même si j’avais plein de questions à lui poser.

  • Euh…non…Je ne crois pas que j’aurai du temps, je suis très occupée ces derniers temps, on prépare les examens du semestre donc c’est un peu coincé pour moi, désolée…
  • Je t’en prie, fais un petit effort, s’il te plait, juste pour quelques minutes…
  • J’aurais vraiment aimé, crois-moi, mais franchement…
  • Lucie, s’il te plait, accorde-moi cette faveur.

Il m’énerve avec son entêtement.

  • Ok, ce samedi, ça te va ? Je finis les cours déjà à midi, tu peux passer au campus.
  • Ok super, merci beaucoup. Bonne soirée à toi.

Je raccrochai sans lui retourner le souhait.

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