Accusés, levez-vous ! – chapitre 10

Accusés

Après le discours de bienvenue de sa mère, Mme Agathe qui était une femme très charmante, belle, joviale, et très distinguée, on se mit à table. Du riz au couscous en passant par des salades, gâteaux, petits fours, chacun se régalait. Je remarquai que tout au long de la soirée, Alex ne me quittait pas des yeux, ce qui me mettait tellement mal à l’aise que je fis tout pour éviter à chaque fois son regard, mais cela m’était impossible.

« L’ambiance de cette fête était assez chaleureuse, un peu plus décontractée que la dernière fois, mais j’aimais bien. Sa maman était une femme assez libre et elle se mettait facilement à danser sur tous les rythmes proposés.

  • Viens, j’ai quelque chose à te montrer, me dit Alex au bout d’un certain temps, en me tirant vers les escaliers

On monta jusqu’au toit et il me demanda de fermer les yeux et de me laisser guider. J’ouvris les yeux, à sa demande et fus envoutée par cette vue imprenable, toutes les lumières de la ville la faisaient tant briller, vue de ce toit. Je n’avais jamais vu Accra aussi belle que cette nuit et c’est cette image que je retins de cette ville après mon départ.

  • Alors comment trouves-tu cette vue ? Me demanda-t-il.
  • Elle est magnifique Alex, toutes ces lumières qui illuminent la ville la rende tellement belle…

Oui, mais pas plus que toi, dit-il avant de m’attirer contre lui et emprisonner mes lèvres avec les siennes. Ce baiser qui pour moi dura une éternité, représentait un pacte entre lui et moi, un pacte d’amour, un pacte de fidélité, un pacte éternel. Je me laissai à son étreinte en n’y opposant aucune résistance. Je n’aurais jamais imaginé tout ce qu’on pouvait ressentir lors d’une simple étreinte, qu’en une fraction de seconde, notre âme pouvait être séparée de notre corps, sans que l’on ne passe de l’autre côté. Tous mes sens adhéraient à ce baiser, mon premier baiser, il était juste parfait.

Après cette étreinte, il s’écarta doucement et me dévisagea un moment avant de s’éloigner calmement, je n’oublierai jamais cette scène. J’ai cru une seconde qu’il fera juste quelques pas en arrière pour me contempler, je le pensais vraiment jusqu’à ce que je le visse disparaitre dans les escaliers qui menaient aux étages plus bas. Troublée, j’avais du mal à reprendre mes esprits quand une voix me fit sursauter :

  • Mademoiselle…

Cette voix qui était devenue un peu familière pour moi était celle de son chauffeur ; je le regardai d’un air interrogateur :

  • S’il vous plait, Monsieur m’a demandé de vous raccompagner chez vous.

Me raccompagner ?? Pourquoi me raccompagner chez moi ? Et pourquoi c’est son chauffeur qui devrait le faire ? Pourquoi pas lui ?

  • Comment ? réussis-je à lui demander.
  • Monsieur Alex, m’a demandé de venir vous chercher pour vous ramener à la maison, Mademoiselle.

Il me fit un grand sourire et me montra, avec élégance, le chemin que j’avais pris il y a quelques minutes pour me retrouver sur ce toit. Je fus bien dirigée pour ne pas passer là où se trouvaient les invités, je sortis donc sans le voir.

Sur la route, le chauffeur, remarquant mon trouble, me demanda :

  • Mademoiselle, vous allez bien ? Je sais que vous êtes de nature calme, mais là, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui vous chagrine.

J’aurais voulu lui crier tout ce que j’avais à dire, lui balancer les mille et une questions qui trottinent là en ce moment dans ma tête, mais à quoi bon ? Il n’aura aucune réponse pour moi de toute façon. Alors, je me prêtai, bien fait, au jeu le plus hypocrite auquel nous nous adonnons tous les jours :

  • Non tout va bien, j’ai juste un peu mal à la tête…
  • Ah, je comprends pourquoi Monsieur m’a demandé de vous ramener et avant la fin de la soirée. Ne vous inquiétez pas, avec quelques médicaments, ça va passer.
  • Compris…
  • Demain quand je passerai vous chercher avec Monsieur pour le cours, j’espère vous retrouver en forme.

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