Stephen King, génie de l’horreur et de la littérature contemporaine

Stephen King

Le 05 avril 1974, le monde découvrit le nom de Stephen King avec son roman Carrie. L’œuvre raconte l’histoire d’une adolescente solitaire qui possède un étrange et maléfique pouvoir. À travers la brèche ouverte par Carrie, s’engouffra une longue liste de romans qui assoira la célébrité de Stephen King dans le domaine de l’horreur. Entre un molosse assoiffé de sang, un écrivain raté et hanté par des fantômes et une hache, une voiture rutilante et carburant à la cruauté, un clown cannibale traquant des enfants dans les bas-fonds abjects, les livres de Stephen King cumulent plus de 350 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.

Qui est donc Stephen King, cet écrivain star, dont les romans (quasiment tous des best-sellers) ont inspiré une quantité fabuleuse de films et de séries ? Quels sont les cauchemars de ce maître du suspense et de l’horreur ?

À la tête de cette horde, un seul esprit, celui de Stephen King

C’est en Septembre 1947 que Stephen Edwin King voit le jour. Deuxième enfant, il grandit dans des conditions difficiles avec sa mère et son frère ainé. Il connut l’horreur pour la première fois à l’âge de 4 ans en voyant un camarade de jeu se faire écraser par un train sous ses yeux. Il découvrit le genre littéraire à travers les livres qu’il lit dès ses jeunes années et le cinéma dont il fait une passion à partir de l’adolescence.

Après des premières nouvelles publiées entre 1966 et 1971, King entreprend la rédaction de Carrie en 1972. Publié deux années plus tard, le roman fut un véritable succès et son édition de poche sorti en 1975 l’est encore plus avec 1.300.000 exemplaires vendus. Dès lors Stephen King consacre entièrement son temps à la littérature et enchaîne les best-sellers. De « The Shining, l’enfant lumière » à « Ça » en passant par « Simetierre », ces derniers se sont d’une certaine façon ancrés dans la culture pop.

Il a imposé le genre littéraire horreur

Le monstrueux succès que rencontre Stephen King, aussi bien en librairie qu’à travers les innombrables films adaptés de ses romans révèle un appétit féroce du public pour le genre horreur. Au-delà du plaisir de se faire peur, les récits de King se révèlent être des contes de fées modernes mettant en garde ses lecteurs contre les monstres du réel. Cette ambition motive d’ailleurs l’une de ses œuvres majeures : Ça. Publié en Septembre 1986, Ça relate le combat d’un groupe d’amis contre une entité maléfique qui prend la forme des peurs les plus profondes de ses victimes, et qu’ils affrontent enfants, puis adultes. Dès sa première publication, Ça s’impose comme un pilier de l’œuvre de Stephen King et du fantastique en général. Trente ans après sa parution, soit en 2017 et en 2019, ce roman-fleuve crée de nouveau l’évènement en devenant le film d’horreur le plus lucratif jamais produit dans une adaptation ambitieuse qui fait la part belle au clown monstrueux, Gripsou.

Les critiques ont toutefois longtemps rejeté Stephen King, non seulement parce que l’horreur est considéré comme un sous-genre littéraire, mais aussi parce que ses récits, touchant un large public, perdent une certaine valeur littéraire. Néanmoins, King a su imposer l’horreur de par son style et son incroyable capacité à entrainer le lecteur dans son monde.

Au-delà d’une inventivité débridée, des réalités mises en lumière

Les récits de Stephen King ambitionnent de raviver notre pouvoir de rêver en nous invitant à chercher de la fantaisie la plus banale et à la plus déshumanisée des réalités. Écrivain profondément ancré dans une Amérique rurale souvent pauvre, l’œuvre de S.K s’assume comme une littérature facile et accessible au plus grand nombre. D’ailleurs ces œuvres portent souvent sur le côté sombre de la société américaine, la violence et les aspects négatifs de la nature humaine. L’écrivain force d’une certaine façon le lecteur à repenser la définition de l’humain.

Attaché à ses racines populaires mais aussi à une écriture viscérale, S.K ne pouvait que se sentir trahi face à l’adaptation cinématographique de son roman « Shining, l’enfant lumière ». Car ce film très cérébral prend distance avec le caractère exubérant de l’œuvre originale remplie de fantômes décharnés et d’animaux-végétaux carnassiers gardant un hôtel hanté isolé dans la montagne. Si l’auteur encourage ses montres à repousser l’humanité dans ses derniers retranchements, c’est pour mieux révéler les dysfonctionnements de nos sociétés avec une férocité souvent réjouissante. De ses cauchemars à ses contes, King dit finalement la même chose : Seul un esprit éveillé peut repousser les monstres. King nous invite à affronter nos peurs pour grandir et acquérir de la sagesse.

À 73 ans passés, King occupe une place sans équivalent dans la littérature contemporaine. Philanthrope, père de famille aimant et mécène, il s’est imposé en un demi-siècle comme l’un des plus grands conteurs de notre temps.

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