L’égalité fille-garçon est un principe fondamental inscrit dans le code de l’éducation, et elle commence dès l’école primaire. Pourtant, les stéréotypes du genre sont encore légion. Les inégalités dans le monde scolaire et académique sont incontestables. Mais comment pouvons-nous les appréhender ? Voici ce qu’en dit AVONYO Yawa Apolline, biologiste de formation.
Des stéréotypes dont la liste est loin d’être exhaustive
D’entrée de jeu, une précision pas des moindres, mes propos ne relèvent aucunement d’une prise de position particulière. Ils relèvent de manquements dont la liste est loin d’être exhaustive, et qui méritent dans le meilleur des cas, une réflexion et des actions à mener.
Déjà au cours primaire et au collège, il y a de ces travaux préférentiellement délégués aux garçons, alors qu’il devrait être pour les deux sexes. Dans le fond, ces activités peuvent faire l’objet plus tard ou aboutir à la validation d’une carrière professionnelle de l’un ou l’autre. Prenons des exemples.
- Monter le drapeau au mat (Une tâche majoritairement confiée aux garçons). Il faut qu’une fille soit motivée ou forcée pour qu’on la laisse faire. C’est devenue comme un standard. Et les filles n’y songent même plus.
- Faire les schémas au tableau (Toujours pour les garçons). Une fille qui dessine bien n’est pas appelée. Pourtant l’école est un lieu de formation et cette fille peut avoir une vocation d’artiste- peintre à développer déjà sur le banc
- Le balayage, les chorales, laver les torchons et essuies de table sont directement relégués aux filles
- Jouer les instruments de musique (encore les garçons). Les deux sexes doivent en bénéficier, ce qui permettra déjà dès le bas âge de développer leur leadership, leur confiance en soi, la notion d’équité entre les genres.
- Au lycée, certaines séries sont attribuées directement aux filles (A4, G1) d’autres aux garçons (C). Surtout en milieu technique, voir un garçon en option « Secrétariat » est déjà rare. De même que les filles en série F.
Voir une fille en blouse, dans son tracteur sur un champ…donne l’envie aux autres filles d’aller dans ce sens
Plus loin dans les études supérieures, étant moi-même dans le domaine de la science, je me permets d’en parler. Les écoles de sciences ne sont pas tellement riches en représentation féminine. C’est une lutte en voie de progression qui est tout de même à féliciter. Voir une fille en tenue d’architecte, en blouse, dans son tracteur sur un champ, ou encore informaticienne fait chaud au cœur et donne l’envie aux autres filles d’aller dans ce sens. Il serait même souhaitable de les aider à s’intégrer plus dans les activités extrascolaires pour donner une plus-value et une réelle motivation.
En dépit des efforts remarquables sur le terrain, de petites discordances avec les camarades garçons sont à relever. Comme lors des manipulations en sciences où certains essayent de s’attribuer toutes les tâches sous prétexte que la fille ne le ferait pas bien. Ce qui est irritant. Ou encore pour la continuité des études, des stéréotypes comme quoi : une « femme ne doit pas beaucoup fréquenter sinon elle ne trouvera pas de conjoint », « Il y a la ménopause et il faut faire des enfants ».… Des dires qui réduisent la femme à un être qui ne mérite pas d’avancer pour ses rêves et ambitions. Ou comme si cette dernière n’avait pas la capacité de joindre école et vie de couple.
Source illustration : Unesco
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Rien ne se fait par rapport à celà car de nombreuses personnes trouvent encore que » c’est normal »alors que ce n’est pas le cas.Merci d’en parler.
Ces inégalités existent aussi dans le cadre familial