Une prose dans les nuées

Nuée

Des hublots de cette grande mouche de métal, le panorama qui s’offrait à moi, était aveuglant. L’horizon semblait tant s’étendre à l’infini que mes yeux n’arrivaient plus à suivre. Du haut de ces nuages, ligoté sur ce navire de fer, par mesure de sécurité, de mon siège de cuir rembourré de coton, j’ai vu un rayon de soleil qui m’a ébloui au travers du hublot. Aussi, j’ai cherché le soleil, père des flammes, mer de feu, d’où est né ce frêle luminaire ;

Puis, je me suis rendu compte que lui et moi n’avions jamais été aussi proches ; lui source de vie et d’abondance sur terre, lui-même façonné, levé et suspendu aux fils invisibles du firmament par les hautes mains du très haut ;

Lui, qu’ironiquement je ne puis me hasarder souhaiter toucher ; car irrémédiablement je m’éteindrais réduit en cendres, en poussière cosmique. Aussi ai-je juste salué sa toute beauté d’un battement de cœur qui sait fait plus intense, en cette seconde, partageant avec lui un regard bien fixé, même si je sais bien qu’il n’a pas d’yeux, jusqu’au moment où il sortit du cadre de mon hublot.

J’ai vu, des nuages, se tenir la main, tellement ils étaient collés les uns aux autres,

J’ai vu le ciel, se teinter d’une couleur mélancolique saluant l’arrivée du crépuscule, fresque de mille couleurs de nostalgie en l’honneur d’une belle journée qu’on ne revivra plus.

nuée
Crédit photo : Erudyx

J’ai aperçu les étoiles qui, dans leurs courses hâtées, se bousculaient pour prendre chacune leur place dans ce ravissant ciel nocturne que laissaient, de plus en plus paraitre, chaque seconde qui s’effritait sur les aiguilles du temps.

J’ai vu ces beautés se mettre respectueusement en rang, pour saluer, la reine-lumière de la nuit !!!, second œil du ciel ; ciel qui, semble-t-il, aime à se montrer borgne, pour mieux nous observer, de jour et de nuit.

Bercé par les chants de la grande ourse, de la petite ourse, des 12 du zodiaque, de Cyrus, du grand chien et d’Orion le chasseur, chœurs d’étoiles constellationnées, j’ai laissé tomber mes paupières ; je me suis endormi la tête posée près du hublot.

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