De loin, je regarde ton ciel,
Je gratte chaque partie sensible de ton corps
Je m’attache à mes fantasmes troués et je m’endors
Je tente le jeu de séduction avec ton minaret
Il me fait penser à une femme inconnue mais autant désirée
Je te coupe les cheveux ridés et fracassés,
Et je t’imagine danser dans la foule…
Tu es irrésistiblement perturbée.
Tu es belle comme tu es !
Les courbes de tes ombres s’inclinent devant la lumière de ton front
Tes coupoles préparent le défilé des chats errants et sans visage
Toutes les prières s’élèvent en parcourant tes toits courbaturés
Tes pas deviennent un voyage qui se nourrit de sa propre rage
Et tes mirages racontent la sage histoire d’une fusion incomplète
Je t’éloigne des regards envieux des gourdins
Je te protège de l’erreur qui insiste
Je porte ton soleil entre mes mains
Je rêve de transformer tes courbes insulaires
Après chaque amour échoué. Tu es dans mon sang
Je te médite jusqu’à te créer la place que tu mérites
Je me mets à courir derrière toi
Je te prends dans mes bras et je te serre comme autrefois
Je te respire mille fois…
Je t’ai écrit une lettre. Je t’écris encore mais je perds mes mots à chaque fois
Je t’imagine comme une belle histoire à raconter devant une cheminée
En allumant une bougie dans tes synagogues, tes églises, tes mosquées
En caressant une colombe ou un pigeon sur la tête d’un enfant crispé
Tu es la romance d’une île rêvée, d’une île oubliée
Qui donne des ailes à rêver avant de dormir à jamais.
Je vois ta vie passer devant moi. Je vois ta vie passer devant toi
Je garderai toujours ton image devant mes yeux
Pour avoir la chance de te poser quelque part dans le vide de l’étendue bleue.
Je t’imagine danser dans la foule…
Tu es irrésistiblement perturbée.
Tu es belle comme tu es !
(Texte inédit, Djerba, 21.06.2021)
Crédit Photos : Imen Moussa