Au soir de ta vie, ton ombre avance,
Sur la berge ébène, la nuit rumine,
Le festin des ténèbres qui dansent.
Le cortège dodeline aux pas du damné,
Au compteur, s’affiche une note saline,
Une obole, un calvaire, le prix à payer.
Je voudrais te parler un peu cru comme,
La première fois derrière l’interphone,
Quoiqu’au silence, tu vendis ton âme.
Mais avant tout mot, chère inconnue,
Permets-moi de panser ta fébrile voix,
Un air gravé dans la mémoire divine.
J’aimerais te lire un bout de braille,
Avant que la porte ne s’entrebâille.
J’ai peur que tu ne comprennes plus,
La raison de toute cette macédoine.
Mais avant tous maux, cher inconnu,
Permets-moi de penser à cette peine.
Au soir de ta vie, tes paupières dansent,
Et quand viendra le temps des adieux,
Lève tes impures mains vers la lumière.
Une silhouette te fera signe des yeux,
Pour un voyage au cœur de dame terre,
Puisses-tu être heureuse, ô petite trace.