Dans la première partie de cette série sur l’alimentation et la santé mentale, nous vous parlions de l’impact de l’alimentation trop grasse et trop sucrée sur votre cerveau. Dans cette seconde partie, nous vous parlons de l’impact d’une alimentation pauvre en matières grasses sur ce dernier.
Petite démonstration scientifique
Des scientifiques ont pris le temps d’étudier les conséquences des carences alimentaires sur le cerveau des souris. Réalisée à l’université de Bordeaux, cette expérience avait pour objectif de mesurer l’anxiété. Deux choix se posent à l’animal : explorer la partie éclairée, ou bien rester dans l’ombre.
En effet, une souris normale explore parfaitement la zone éclairée. Mais celle de l’expérience a été privée d’Oméga-3 durant sa croissance. Les Oméga-3 sont des acides gras connus pour leurs bienfaits sur les artères sanguines et surtout sur le cœur. Ainsi, au lieu d’examiner l’environnement, la souris de l’expérience se terre dans un recoin privé de lumière. Elle affiche clairement son stress et son angoisse.
Pour confirmer cela, les chercheurs ont pris le temps de réaliser l’expérience à de nombreuses reprises sur des dizaines de souris. Pour eux, cet étrange comportement explique simplement que sans omega-3 pour se construire, le cerveau fonctionne anormalement. Pourquoi ? Parce que notre matière grise contient 90% de graisse qu’il ne s’est pas fabriqué lui-même.
Le cerveau a besoin de matière grasse.
Parmi les principales sources d’oméga-3 pour l’homme, on retrouve : les poissons gras, les abats, les huiles végétales, les graines comme les noix ou les amandes. Ces aliments se sont malheureusement raréfiés dans la cuisine des pays industrialisés. Le Dr Sophie Layé de l’Université de Bordeaux a cherché à comprendre le hic dans le cerveau de ces souris anxieuses, privées d’oméga-3. Pour ce faire, elle a examiné de très près leurs neurones au microscope. Cet examen a clairement révélé des anomalies.
Les neurones présentent une arborisation plus réduite en situation de carence alimentaire en oméga-3. Plus précisément, la connexion entre les neurones (représentés par les synapses) est également diminuée. Ceci traduit clairement l’impact sur la connectivité entre les neurones, dans le cerveau des souris carencées en oméga-3. Il est donc clair que sans oméga-3 pour se développer, l’échange entre les neurones serait mis à mal, car la structure même des cellules est modifiée.
La quantité d’oméga-3 qui pénètre dans le cerveau est cruciale pour garantir le bon fonctionnement et l’efficacité des cellules cérébrales. Lorsque ces acides gras s’incorporent aux membranes, ils en améliorent les propriétés électriques. Ainsi le signal se propage plus rapidement dans les neurones riches en acides gras. Vous l’aurez donc compris, un cerveau qui manque d’oméga-3 ou d’acides gras, est un cerveau qui fonctionne moins bien.
Veillez donc à apporter assez de matières grasses à votre corps et à votre cerveau. Surtout pendant l’adolescence (période particulière de changement alimentaire), et pendant les périodes développementales où les oméga-3 s’incorporent massivement dans le cerveau. Même pendant la vieillesse, vous devez préserver ces apports, même si l’incorporation en ce moment a tendance à être moins efficace.
Crédit photo : Lightspring / Shutterstock