Alors que les méthodes de contrôle des naissances offrent un moyen efficace de planifier sa famille, d’améliorer la santé maternelle et de promouvoir l’autonomie des femmes, il subsiste un obstacle significatif : les besoins non satisfaits en matière de contraception, en Afrique. Une enquête en ligne a été effectuée par Gilles LAWSON et Mélissa DOGBE sur une cible féminine de 44 têtes, purement togolaises.
Le contexte de cette enquête est particulièrement pertinent compte tenu des défis démographiques auxquels l’Afrique subsaharienne est confrontée. Selon les données de la Banque mondiale de 2020, la croissance démographique en Afrique subsaharienne est estimée à 2,6%, soit nettement plus élevée que dans d’autres régions du monde. L’Afrique de l’Ouest, avec une concentration démographique de 800 millions d’habitants, est au cœur de cette croissance.
Cependant, l’utilisation de la planification familiale moderne dans cette région, en particulier dans les pays francophones, a été en retard. La planification familiale est essentielle pour maîtriser cette croissance démographique rapide et pour promouvoir les droits humains, y compris le droit à la vie, la liberté d’opinion et d’expression, le droit au travail et à l’éducation. De plus, elle contribue à des économies importantes dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’environnement.
L’analyse des données révèle plusieurs tendances importantes. Tout d’abord, la tranche d’âge la plus prédominante parmi les répondantes est de 20 à 29 ans, représentant 93,2% de l’échantillon. Cette concentration dans la tranche d’âge la plus jeune souligne le besoin urgent d’éducation sur la planification familiale dès le plus jeune âge.
Les femmes sans enfants, qui représentent 77,3% de l’échantillon, nécessitent également une sensibilisation à l’importance de la planification familiale pour leur avenir. La grande majorité des répondantes (79,5%) sont sexuellement actives, mais seulement 61,4% utilisent une méthode contraceptive, indiquant un groupe à haut risque de grossesse non planifiée.
Les raisons de la non-utilisation de contraceptifs sont variées, avec des préférences personnelles, des craintes des effets secondaires et des refus du partenaire comme principales causes. Bien que la connaissance des méthodes contraceptives modernes soit élevée parmi les femmes interrogées, les craintes liées aux effets secondaires sont préoccupantes, avec 86% des répondantes exprimant ces inquiétudes.
Les principales barrières à l’utilisation de contraceptifs incluent le manque d’information, les coûts élevés et la crainte des effets secondaires. En outre, l’évaluation de la prise en charge des effets secondaires est mitigée, avec un besoin d’informations plus précises et d’une meilleure gestion des effets secondaires.
Enfin, il est crucial de noter que presque toutes les femmes (95%) expriment un désir d’en savoir plus sur la contraception, avec une préférence marquée pour les consultations individuelles avec des professionnels de la santé et les témoignages d’autres femmes.
Ce phénomène complexe est à la fois le reflet des inégalités persistantes dans l’accès aux soins de santé et le catalyseur d’une série de défis sociétaux, allant de la démographie galopante à la santé des mères et des enfants. Ces résultats appellent à une intervention coordonnée en matière de planification familiale, avec des recommandations clés telles que l’éducation précoce, l’accès abordable aux contraceptifs, une meilleure gestion des effets secondaires, des informations personnalisées et des campagnes de sensibilisation. Le suivi et l’évaluation réguliers sont également essentiels pour adapter les programmes en fonction des besoins changeants de la population.