Accusés, levez-vous ! – chapitre 5

Accusés

Inutile de rappeler que je n’ai rien retenu de tout ce que les profs ont pu dire de la journée, j’étais sur mon nuage et je m’y sentais bien.

Enfin, je suis à la maison, chez moi, enfin… Dans cette pièce qui me servait de logis et à mon père quelques fois, j’étais allongée sur ce matelas d’une place qui me servait de couche.

Je savais déjà la nuit pas très calme.

Je n’eus pas le temps de demander à mon cerveau de me ramener une année en arrière.

Après ma première année au campus, un oncle qui résidait au Ghana avec sa famille, voulut que je vienne passer mes vacances avec lui. Au moins lui, il voulait de moi dans la famille… Enfin bref. Je fis mes bagages et avec quelques économies que j’avais faites et l’aide de mon oncle, je partis pour le Ghana. Je découvris un pays chaleureux et si beau et ça tombe bien, je voulais perfectionner mon anglais. Tellement les profs nous ont vanté cette langue dans l’intérêt de notre carrière professionnelle et à la base, c’était une langue que j’aimais bien. Je débarquai donc chez eux, avec objectif de maitriser l’anglais tout en me faisant aussi petite que possible, histoire de ne pas être un poids pour eux.

  • Bienvenue à toi ma petite fille chérie, comment a été le voyage ?
  • Bien papa, tout s’est bien passé, je rends grâce à Dieu.
  • Alors, tu as combien de mois de vacances ?
  • Trois mois papa, je repartirai, si vous me le permettez, un mois avant pour préparer la rentrée.
  • Ah alors, tu ne feras que deux mois avec nous ? Dommage, mais bon, tu pourras revenir quand tu voudras.
  • D’accord, merci beaucoup papa.

Sa femme fut autant accueillante que lui. Ils avaient deux adolescents, Marc et John avec qui je me familiarisai assez vite.

Une semaine après, mon oncle décida de m’inscrire à un cours d’anglais pour que je puisse apprendre la langue comme je lui en avais fait part. Je commençai donc les cours toute enthousiaste.

Bien sûr, ne connaissant personne, le premier jour, j’étais assise dans cette salle d’une dizaine de personnes, attendant que le cours commence. L’enseignant nous fit savoir que d’autres personnes nous rejoindraient dans les prochains jours, vu que ce n’est que le premier jour. Je fus un peu mal à l’aise du fait que le nombre d’inconnus devait encore augmenter, mais bon, l’essentiel est que j’arrive à me concentrer pour apprendre au maximum.

La tête plongée dans mon sac, cherchant mes cahiers de notes et stylos, je levai les yeux histoire de voir le groupe de nouveaux qui entraient dans la salle et là, TOUT, TOUT s’arrêta. Je fus comme hypnotisée, de toute ma pauvre existence, je n’avais vu un aussi bel homme, ou plutôt, mon cœur n’avait jamais vu un aussi bel homme.

Sur le moment, il n’y avait plus personne dans cette salle, mais que lui, et lui seul, mon sang se glaça à l’intérieur de moi et j’eus peur de faire une attaque. Ce jeune était si beau, grand, raffiné, élégamment habillé, un sourire éclatant, avait tellement fière allure, il était… Il était juste parfait. Il s’installa juste derrière moi et je sentis ma tête pesée et son parfum était si enivrant.

  • Hello everyone…

La voix de mon nouveau prof raisonna comme une sentence mettant fin à ce merveilleux rêve dans lequel j’étais. Inutile de rappeler que j’ai eu du mal à me concentrer ce jour.

Que pouvais-je bien faire ? Pourquoi cette présence masculine me troublait-elle autant ? Qu’avait-il de si spécial ? Pourquoi je réagissais ainsi, aussi bêtement ? Je dois avoir un « palu » (Paludisme, NDLR).

Jusqu’à la fin de la journée, il ne m’adressa pas la parole, pas le moindre mot. Mais suis-je bête ? D’où me connait-il ? Pourquoi le ferait-il ? En plus, tu t’es bien regardée ? Tu crois vraiment que tu es attirante ? Pff, c’est le monde à l’envers. Tu croyais réellement qu’un mec comme lui pouvait te remarquer, c’est une blague, tu es si quelconque ma chère. Retourne plutôt dans ta bulle, tu y seras plus à l’aise parce que c’est là qu’est ta place. ’’

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