Aviez-vous déjà pensé au devenir des poules pondeuses à la fin de leur cycle de ponte ? Que ce soit à la fin de leur premier ou second cycle en cas de mue, rassurez-vous ou plutôt détrompez-vous, elles ne sont pas enterrées.
Après leur vie de « pondeuse », les poules entrent dans la phase qu’on appelle la « réforme », d’où leur nom de « réformés ».
Que deviennent les poules pondeuses en fin de cycle ?
Un élevage de poules pondeuses réussi est tellement lucratif que l’éleveur récupère toute sa mise avant la fin du cycle de ponte. Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’effectif augmente : notion d’économie d’échelle. En principe, les poules qui ne pondent presque plus ne lui sont plus d’aucune utilité. Elles sont au contraire une charge puisqu’il doit les nourrir pour une quantité insignifiante d’œufs pondue quotidiennement. Il doit donc « s’en débarrasser » le plus tôt possible pour lancer une nouvelle bande à volonté. C’est là qu’il en vient à se demander où les déverser !
Les réformés des pays occidentaux ont très souvent pour premier choix l’Afrique. Ces « vieilles pondeuses » comme l’appellent certains parviennent au berceau de l’humanité non pas vivantes, mais abattues et surgelés. L’éleveur ayant tout intérêt à s’en débarrasser, il cède sa bande à un bas prix à un tiers qui à son niveau va s’occuper de l’abattage, de la conservation et du convoi vers l’Afrique.
Quels sont les dangers des poulets réformés ?
Tout d’abord, il faut savoir que le secteur aviaire est soumis à de nombreuses réglementations qui ne sont toujours pas respectées par la plupart des éleveurs (surtout les grosses firmes). Le cas le plus alarmant est celui de l’usage des antibiotiques sur la volaille, favorisant l’antibiorésistance qui ne cesse de croitre de façon alarmante au sein de la population humaine.
En effet, l’usage des antibiotiques sur les poules doit se faire sur recommandations d’un vétérinaire qui veillera à faire respecter des délais d’attente et les doses indiquées. Sans quoi les produits dérivés de l’élevage, que ce soit les œufs ou les poulets réformés dans notre cas, contiendront des résidus d’antibiotiques que l’homme consommera.
Malheureusement les études ont montré que ces délais d’attentes et de doses ne sont pas respectés. Nous nous retrouvons avec des muscles dans nos assiettes provenant de poules pondeuses gavées pendant plus d’un an d’antibiotiques, et qui n’ont pas eu le temps d’éliminer les résidus avant abattage. Un autre danger est la rupture de la chaine de froid de l’abattoir à nos assiettes. Une conjugaison de maux qui n’en valent pas la peine, quel que soit le prix bas des produits.
La seule solution pour éviter ces dangers, est de soutenir nos producteurs locaux qui sont facilement contrôlables en payant leurs produits. Consommons local comme nous le disons souvent !