Chaque année, ils sont nombreux à embrasser la médecine dans les deux universités publiques du Togo. Afin de mieux comprendre les sentiments de ces « disciples d’Hippocrate » à l’égard de leur formation, Erudyx a mené une enquête auprès de 136 étudiants.
La médecine : une formation de longue haleine
Les études en médecine incarnent un véritable parcours de combattant. Elles sont réputées dures et longues. Devenir médecin exige entre huit (8) à douze (12) ans d’études : 8 ans pour être médecin généraliste et 4 ou 5 ans de spécialisation.
Tout au long du parcours, les bases nécessaires à l’exercice de la profession médicale sont apprises, constituées de cours théoriques à la faculté appuyés par des stages cliniques pratiques à l’hôpital.
Au terme de la 6ᵉ année, place à la 7ᵉ année communément appelé « internat ». Une année au cours de laquelle les futurs médecins seront mis à rudes épreuves et placés devant des responsabilités afin de mettre en pratique les compétences acquises au cours de leur parcours.
Le titre de docteur en médecine est acquis après une soutenance de thèse de doctorat en médecine et à l’issu de laquelle le traditionnel serment d’Hippocrate est prêté. Ensuite place au parcours de spécialités qui dure 4 à 5 ans selon la spécialité choisie.
La Médecine, contraste entre la perception et la réalité
La parole a été donnée aux participants à notre enquête d’énumérer quelques points de différences entre la perception de la médecine quand ils étaient au lycée et la réalité qu’ils vivent actuellement. Ils ont bien voulu nous confier ce qu’ils ont appris à leurs dépens, bien plus tard après s’être lancé :
Les études en médecine ne sont pas qu’une question d’intelligence. C’est un métier qui demande également de l’endurance.
En plus, les moyens financiers entrent en ligne d’action pour bien se former. Assurez-vous que les parents ou un membre de vos familles soit capable de vous soutenir financièrement. Et si vous avez le nécessaire, bossez en conséquence pour avoir le niveau.
Le cadre d’apprentissage à la faculté, le manque de travaux pratiques et les conditions d’apprentissage lors des stages, sont un choc pour beaucoup d’entre nous.
La durée des études paraît éternelle. Nous rencontrons souvent des difficultés financières pour supporter des stages non rémunérés. En plus, on s’aperçoit qu’il n’y a pas autant d’argent (dans le métier, NDLR) qu’on le pense. À moins d’être dans un « bon circuit », les médecins chôment…
Ne venez que si vous êtes endurants et déterminés à faire un métier noble.
Choisissez d’entamer les études par passion et par amour, non par décision de la famille ou par recherche de gain financier tout en ayant connaissance des difficultés auxquelles vous ferez face. Sinon vous abandonnerez au bout d’un certain temps. Passion et rêve d’enfance pour certains, contraintes familiales pour d’autres ; ils sont des centaines chaque année à s’inscrire en première année d’études médicales.
Année au cours de laquelle plus de la moitié verront leur rêve s’envoler suite au processus sélectif instauré en première année d’études médicales. Et même pour ceux qui franchissent le cap de la première année, les contraintes restent énormes passant par le stress quotidien et entre autres les difficultés financières.
Cependant, une chose est à retenir : les études médicales sont longues et demandent plus d’endurance que d’intelligence. Et comme l’a dit un des participants à l’enquête « pour être sûr de ne pas regretter son choix, ne venir que si vous êtes passionnés »
Choisir la médecine, non pas sous la contrainte, mais par choix et l’envie d’exercer plus tard le métier de médecin. Etudier, être patient et persévérer, sont les leviers qui aident à continuer, à aller tous les jours au stage et au cours (malgré les conditions). – A lancé un des participants à l’endroit des élèves du secondaire qui souhaitent embrasser plus tard les études médicales.
Que faut-il commencer par faire en faveur des carabins ?
Ce serait déjà une belle avancée, que les étudiants soient rémunérés au cours des stages pour répondre à la problématique des étudiants livrés à eux-mêmes dans certains services de santé.
Nous ne saurons dans cet article énumérer toutes les propositions d’amélioration, alors nous vous laissons la parole.
Et vous, que pensez-vous qu’il faudrait améliorer pour faciliter les études à ceux qui sont appelés à »tout faire pour soulager nos souffrances », lorsqu’il advient que notre santé soit défaillante ???
Très édifiant cet article. on aimerait lire également, un, consacré aux étudiants de la médecine militaire.
On se rend compte qu’aucune filière de formation n’est épargnée par les difficultés financières et de stage.
Je trouve qu’il serait plus judicieux de faciliter l’accès à la documentation en plus de la rémunération afin d’assurer une bonne formation de nous les étudiants.