Elle formulait bien chaque mot. La très harmonieuse chorégraphie de sa langue et de ses lèvres séduisait et sublimait de plus belle l’orifice ovale de sa bouche. Elle me fit asseoir; me positionna bien. Je raidis quelque peu à tous mes bouts. Je me pourléchai. Elle me tira un peu vers elle, puis s’agenouilla.
Sa tête était pile à hauteur de ma taille. Ses doigts effilés étaient prêts à agir avec l’habileté qui s’en coulait de toute apparence. On se rapprocha. Elle baissa la tête, avant de me saisir. Un léger frisson s’empara de moi. Je retins mon souffle. Elle me souffla d’un air apaisant que ce sera très bien fait. Alors elle prit ses ciseaux et commença par tailler les ongles qui débordaient de mes orteils.
Extrait de « Gertrude ma solitude »