Il est facile de penser que la mémoire fonctionne comme un appareil photo, et qu’il suffit d’appuyer sur le bouton PLAY pour enregistrer tout ce qui se passe dans nos vies. Mais plus le temps passe, plus elle est décrite comme une page Wikipédia. C’est-à-dire une page consultable comme une référence, mais modifiable à tout moment, et que n’importe qui peut changer à tout moment.
Mémoire et souvenir
Un souvenir est une collection de perceptions et de sensations organisées pour raconter un évènement. Et cette collection est discontinue. Le cerveau ne perçoit qu’une partie de ce qui l’entoure, et il n’enregistre en mémoire qu’une partie de ce qu’il perçoit. Le rappel de faux souvenirs autobiographiques est qualifié de « syndrome des faux souvenirs »
Les souvenirs d’événements traumatiques font souvent l’objet de répression comme ceux d’une agression. Il n’est pas rare que des personnes retrouvent des souvenirs de maltraitance ayant eu lieu au cours de leur enfance, des années après que celle-ci se soit produite. Les souvenirs refoulés peuvent être enfermés pendant des décennies et ressurgir plus tard grâce à l’hypnose et aux techniques d’imagerie d’idées.
Le piège des faux souvenirs
Il existe de nombreuses façons de piéger le cerveau en lui faisant croire qu’il s’est passé un évènement qui en réalité, ne s’est jamais produit. La situation typique est de raconter à une personne un évènement en lui disant qu’elle a vécu elle-même cet événement et qu’elle fasse l’effort de s’en souvenir, faisant juste appel à son imagination.
La deuxième est l’insertion d’informations erronées à une mémoire préexistante. Cela peut être des questions tendancieuses. Par exemple, après un accident de circulation, vous pouvez demander « Que s’est-il passé juste avant que les deux voitures S’ÉCRASENT l’une contre l’autre ? » Et si vous posez au témoin la question de la vitesse des véhicules, il vous donnera 20 ou 30 km/h de plus que si vous aviez dit qu’ils se sont simplement ACCROCHÉS. Ce qui pose évidemment des problèmes quant à la valeur d’un témoignage qui dépend de la façon dont ce témoin a été interrogé par la suite.
La troisième cause des faux souvenirs est le processus d’association et de généralisation. Montrons une photo d’une personne entrain de faire le ménage à des personnes choisies au hasard. Ces personnes, lorsqu’elles seront interrogées vont prétendre qu’il y avait un balai. Or, ce balai ne figurait absolument pas sur la photo. Mais comme le thème était le ménage, le balai est emblématique d’une certaine manière de ce thème et formera un faux souvenir.
Des moyens de s’en préserver ?
En premier temps, être conscient que ce phénomène existe. Prendre l’habitude de tenir un journal semble réduire l’exposition aux faux souvenirs. Consigner quotidiennement ses souvenirs arrive à restituer une image plus fidèle des souvenirs effectifs. Plus vous écrivez dans un journal, moins vous serez sensible à la mémoire défaillante ou trompée. Prendre des photos est également un moyen d’éviter des erreurs d’interprétation de souvenirs.
Et le plus grand des conseils : Se recentrer sur L’INSTANT PRÉSENT. Lorsque vous sentez votre esprit se distraire ou fatiguer, stoppez tout. Respirez ! Prenez conscience de votre corps. Utilisez vos 5 sens et revenez à la situation présente. Ce recentrage a pour effet d’éviter que les émotions et pensées viennent parasiter votre mémoire de travail, ce qui a pour effet de créer une confusion entre vos rêveries et vos vrais souvenirs.
Nous espérons que cet article laissera en vous de bons souvenirs.!!!
Crédit photo: Pixabay