Je voudrais pas crever,
Un bruyant soir sur le fil,
Tel un vieux clandestin,
Sous des lampes à huile,
Avant d’avoir croisé,
Les regards éberlués,
De mes fantômes. Enfin !
Ces ombres bronzées,
Aux amours trop ivres,
Décalquant en sourires.
Les âmes belles-sœurs,
Aux intérêts suceurs.
Je voudrais pas crever,
Un matin tiède d’avril,
Sans savoir si ma folle,
Aux allures d’une nonne,
Sait monter à cheval,
Et défaire ses bretelles.
Si la haine est commune,
Chez mes amis retraités,
Éternels pensionnaires,
Tombés tôt d’une guerre,
Qui épousera bien plus,
A volonté ou de force.
Ô quelle est belle misère !
Si ce n’est elle les ténèbres.
Je voudrais pas partir,
Sans connaître la fièvre,
D’un cœur tombé du lit,
Aux enfers ou au paradis.
Et je voudrais me blottir,
Dans les bras d’une Mère,
Avant sa dernière prière.
Brandir enfin la cuillère,
En or qui m’a jadis nourri,
Dans la mare aux ennuis.
Si et si seulement j’avais,
À cette aube de me vie,
Connu aussi l’ arc-en-ciel,
Et sa robe plurielle,
J’écrirais à deux mains,
Les perles et les affres,
Mon vécu en poésie,
Aux androïdes futurs.
Car tout ce que je sais,
Demeure éphémère,
Aux yeux des mortels.
Tout ce qui me plaît,
Meurt de quelque manière,
Sous cette boule de cristal.
Extrait du poème inédit : Je voudrais pas crever.