Les cris de l’orpheline

les cris de l'orpheline erudyx

Sur tes traces immortelles,
J’irai goûter à ton doux miel,
Moi, fille non désirée du marigot,
Cadeau au roi dès mon berceau.

Dans tes prières éternelles,
Je porterai mon joli linceul.
Moi, martyr des calmes eaux,
Sacrifice ultime, aux dieux.

Au nom de l’espoir au pluriel,
Je me noierai dans mon sang.
Cœur léger et visage souriant,
Avant mon départ pour le ciel.

Un beau jour, hélas j’irai te chercher,
Gravir des tours, braver les dangers.
Viens à mon secours, petite damnée,
Je rêve de m’asseoir, seule à tes côtés.

J’ai des remords, les nuits tombées,
Quand je dors, j’ois pâlir ta voix cassée
Depuis la rive, où tes yeux m’ont bercé.
Est-ce un sort ? Cicatrice d’une destinée.

Mère, je sais que tu m’entends,
Depuis là-haut, bientôt dix ans.
J’ai peur, envoie-moi un petit signe,
Ta fille, vient de courber l’échine.

Sur la plage des chimères, inhabitée,
Ma vie au comptoir, trinque à ta santé.
Ma seule prière, enfin te retrouver,
Même si pour toujours, tu m’as quittée.

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